La littérature maghrébine d'expression française
Qu'est-ce-que la littérature maghrébine d'expression française ou de langue française ?
La littérature maghrébine d’expression française est née principalement vers les années 1945/1950 dans les trois pays du Maghreb : La Tunisie, l’Algérie et le Maroc, et produite par des auteurs originaires de ces trois pays.
La colonisation du Maghreb à partir de 1830 a produit un phénomène d’acculturation qui a introduit des données nouvelles dans la société locale .Les trois littératures modernes tunisienne, algérienne et marocaine sont nées sous la colonisation ; cela a posé une grande question pour les écrivains : est-il possible d’écrire dans la langue du colonisateur sans être aliéné ? Cette question ne cessera pas de hanter la littérature maghrébine de langue française. En imposant aux trois contrées le joug de l’occupation, le système colonial gérait aussi la formation de la culture : il diffusait sa langue par le biais de l’école, de l’administration, de la justice et de la presse. D'ailleurs, la colonisation du Maghreb par la France a favorisé l'émergence d'une littérature écrite par des "indigènes" dans la langue du colon, mais dont le système de pensée est fortement dépendant du milieu socioculturel auquel appartenaient ces écrivains.
En effet, la politique coloniale de domination pratiquée par les français s’est accompagnée d’une mise à l’écart des cultures et des langues locales. Le colonisateur, en imposant son système d’éducation aux populations autochtones, sous le couvert de missions "civilisatrices", ne visait en fait que leur « assimilation » pure et simple. C’était peut-être sans compter sur l’enracinement des langues arabes et berbères de la culture musulmane.
Dès lors, quand des maghrébins ont écrit, ilse sont exprimés en français et ils ont composés des textes d’une dimension littéraire et identitaire complexe. Les auteurs maghrébins ont produit des livres appartenant à différents genres littéraires. L’essai est le premier genre adopté : il offrait à l’auteur une tribune d’où il pouvait revendiquer une place dans l’espace colonial. Lorsque l’écrivain éprouvait le besoin d’apporter sa contribution à un débat d’ordre culturel ou politique, il recourait également à l’essai.
Mais, les formes narratives seront les plus fréquentées par la suite comme le roman et la nouvelle.
La nouvelle et le roman comportent souvent les traces du conte ou d’autres genres traditionnels. Les narrations sont multiples : elles prennent pour sujet une vie exemplaire, la vie même du narrateur (autobiographie posant le problème de l’identité et de l’assimilation). Les faits quotidiens de la société reflètent une autre image du Maghreb différente à celle «colportée » par le colonisateur. Avec Mohamed Dib, Driss Chraïbi, Mouloud Mammeri, Mouloud Feraoun…etc. C’est Ahmed Séfrioui qui, le premier, en 1949, a inauguré la littérature marocaine d’expression française avec son roman fondateur "Le chapelet d’ambre". Grâce à la publication du roman autobiographique "La Boîte à merveilles" en 1945, il ouvre la voie à d’autres écrivains qui ont choisi, eux aussi, la langue française comme outil d’expression. Dés 1954, Driss Chraïbi s’impose avec éclat en publiant son récit Le passé simple, puis en 1955 son roman Les boucs.
Quant à Abdellatif Lâabi, il fonde en 1966 la revue Souffles et publie en 1969 L’œil et la nuit. Mohamed Khair-Eddine s’introduit en 1967 dans le champ littéraire avec son roman "Agadir"qui a reçu le prix des enfants terribles fondé par Cocteau. De son côté, Khatibi publie "La mémoire tatouée" en 1971 et Tahar Benjelloun "Harrouda" en 1973.
Bonne lecture
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